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« On va à la ruine » : un éleveur de Savoie s'oppose à l'abattage de ses vaches après la découverte de dermatose nodulaire
« On va à la ruine » : un éleveur de Savoie s'oppose à l'abattage de ses vaches après la découverte de dermatose nodulaire

Le Parisien

time11-07-2025

  • Science
  • Le Parisien

« On va à la ruine » : un éleveur de Savoie s'oppose à l'abattage de ses vaches après la découverte de dermatose nodulaire

Il garde une « lueur d'espoir » mais ne se fait pas « d'illusions ». Un éleveur d'Entrelacs en Savoie s'oppose depuis deux jours à l'abattage de plus d'une centaine de ses vaches à la suite de la découverte de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) parmi ses bêtes, a-t-on constaté vendredi. Son élevage compte parmi les huit foyers de cette maladie affectant les bovins mais non transmissible à l'humain, recensés au 10 juillet en Savoie et Haute-Savoie, pour la première fois en France. Deux cas de DNC ont été détectés la semaine passée dans l'exploitation de l'éleveur de 28 ans. Les deux vaches concernées ont déjà été euthanasiées. Sur son troupeau de 180 têtes, 65 sont en estive, et il reste donc 123 bêtes concernées. « On a bloqué dès le soir ( mercredi ). Et on a bien fait parce qu'à 6 heures le lendemain matin, les services de gendarmerie étaient déployés », a raconté l'éleveur Pierre-Jean Duchêne. « À ce stade, on ne sait pas ce qui va être décidé », déplore-t-il, après avoir reçu la visite d'un représentant du ministère de l'Agriculture qui n'a donné lieu à « aucune avancée ». Il dit garder « une lueur d'espoir » mais sans « se faire d'illusions », car l'euthanasie fait partie des mesures de lutte contre la propagation de la maladie. Pour les huit foyers, l'euthanasie des troupeaux « concernés par au moins une infection a démarré le 1er juillet », deux jours après la détection d'un premier cas sur la commune d'Entrelacs. Selon la préfecture de Savoie, « depuis le début de l'épidémie 143 bovins ont dû être euthanasiés conformément aux directives nationales ». Pierre-Jean Duchêne est préparé à bloquer l'accès à son exploitation jusqu'à savoir quelle décision finale sera prise et quelles seront les propositions des autorités, au-delà de l'indemnisation des vaches pour acheter un nouveau troupeau. Il voudrait un sursis pour ses bêtes, déjà confinées depuis près de 15 jours, arguant que l'incubation de la maladie est de 28 jours. La DNC , qui affecte bovins, buffles et zébus, se transmet par piqûres d'insectes « type stomoxe » (une mouche piquante) ou « taon », mais n'est pas transmissible à l'humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l'alimentation, ni par piqûres d'insectes. Présente en Afrique subsaharienne, en Asie et, depuis 2023, en Afrique du Nord, elle a été repérée en Italie le 22 juin 2025 « également pour la première fois, en Sardaigne puis en Lombardie », selon le ministère de l'Agriculture. L'éleveur savoyard a reçu le soutien de voisins et de la Confédération rurale . Ils étaient une dizaine vendredi après l'organisation d'un pique-nique dans sa grange. S'il y a abattage, « demain, on n'a plus de lait dans le tank, donc, plus de chiffre d'affaires, plus de revenus (…) Comment on fait ? Et surtout combien de temps ça va durer ? », s'interroge l'éleveur, qui a repris la ferme de ses parents il y a trois ans. « Abattage total du troupeau parce que vous avez eu un animal contaminé : le choc est violent, d'autant que le restant du troupeau va de manière impeccable », souligne Christian Convers, secrétaire général national de la Coordination rurale, et éleveur en Haute-Savoie. « On ne veut pas abattre pour rien », insiste le syndicaliste venu soutenir son collègue, critiquant le règlement européen appliqué. « Si on laisse faire leur protocole d'abattage comme ils le font là, on va à la ruine », argue-t-il, car l'État « n'est pas en mesure d'indemniser par rapport aux pertes qu'il y aura ». « Des mesures strictes ont permis jusqu'à présent de contenir l'épidémie dans un périmètre très restreint », plaide la préfecture de Savoie. « La priorité (…) est d'éradiquer au plus vite la maladie pour éviter qu'elle se développe en France et préserver la filière bovine ».

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